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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 14:37

Au temps que je m'en souvienne, j'ai toujours vu cette horloge chez mes parents, elle était arrêtée sur 11 heures 45, mais hélas les déménagements successifs qu'elle dut subir au cours des années, ont "bougé" les aiguilles.

Cette horloge date des années 1850, elle est en poirier noirci, taillé a la main, le ressort intérieur est également frappé, martelé à la forge. Des inscrustations de nacre garnissent la façade colorée. Le balancier est en laiton et les poids en plomb recouverts de laiton en feuille.

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Voilà donc l'horloge de l'Aïeul, Jules François Joseph PIDOUX, grand père paternel de ma mère, décédé en 1923, qui fut compagnon du devoir. Il en avait hérité au décès de son père Amédée Joseph Romain, qui lui-même l'avait reçue en cadeau de mariage le 28 février 1859 à Fruges, avec Marie Josephe Célestine Rosine LEMATTRE.

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Jules François Joseph Pidoux 1860-1923


Elle s'est donc arrêtée à 11 heures 45, heure de la mort de mon grand père maternel le 24 janvier 1932, à la minute où ma grand mère a stoppé le balancier. Elle n'a plus jamais été remontée jusqu'à ce jour.

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Amédée Julien François Pidoux  1886-1932

 

selma cayol

 

 

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 18:33

La généalogie, c'est comme la boîte de chocolats de la maman de Forrest Gump, on ne sait jamais sur quoi on va tomber, sur qui ?

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En l'occurence, en 2006, nous testions les arbres sur Geneastar, Caillol (Cayol) étant un patronyme très répandu dans les Bouches du Rhône, nous sommes "tombés" sur Albert Camus, Che Guevarra ...eh oui ! alors celui-la on ne s'y attendait vraiment pas ! et aussi sur un Marseillais pur jus : Jean-Claude GAUDIN, Maire de la seconde ville de France !

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A Marseille dans le quartier de Mazargues, le petit Jean-Claude vient au monde le 8 octobre 1939 à la veille de la seconde guerre mondiale. Il est le fils de Claude François GAUDIN(1899-1988) et de Marie Louise PIQUENOT (1906-2000).

Professeur d'Histoire, il enseigne plus de 15 ans au collège et lycée Saint Joseph les Maristes de Marseille. Il participe très jeune a la vie politique.

En 1965, il est élu sur la liste socialo-centriste menée par Gaston Defferre, contre la liste gaulliste UNR. Il est alors le benjamin du conseil municipal de Marseille. Réélu en 1971 comme conseiller municipal, son ascension politique ne s'arretera pas de sitôt.

Après un long cheminement dans divers partis et de multiples fonctions , en 1995, il devient Maire de sa ville. Il est également Sénateur.

Il restera Maire jusqu'en 2014 où il sera réélu.

 

Cousinage avec Thierry Cayol :

Nous avons remonté le temps en comparant les deux arbres d'ascendance.

Le couple commun s'avérera être  Valentin CAILLOL et Clère GOUDE .

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dont les enfants connus sont :

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De ces 6 enfants notons que Marguerite Rose née vers 1675 à Saint Marcel, terroir de Marseille, et décédée le 7 avril 1745 à Mazargues, également terroir de Marseille. Elle épouse  Anthoine TRICON, lui-même décédé à Mazargues le 4 avril 1734.

ils sont les ancêtres (sosas 724 et 725 sur son arbre) de Jean Claude Gaudin a la 10e génération.

Nicolas CAILLOL son frère, né le 16 novembre 1671 à Saint Marcel, terroir de Marseille, épouse à Saint Marcel le 2 février 1697 Elisabeth REYNIER née le 29 septembre 1680, et décédée le 24 décembre 1758, également a Saint Marcel !

Ils sont les ancêtres (sosas 256 et 257 sur son arbre) de Thierry CAYOL à la 9e génération !

Il est à noter que les parents d'Elisabeth Reynier, André REYNIER et Marguerite LIEUTAUD, font également partie de l'ascendance de Albert CAMUS, écrivain mondialement connu.

 Le "cousinage" se fera également à la génération 5 de jean claude Gaudin, par le couple Jean-Baptiste Isnard et Françoise Caillol.

le monde est bien petit ...

 

selma cayol

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 15:38

Souvent, lorsque je lisais les registres d'ancien régime, je rencontrais cette profession " Lieutenant aux fermes du Roy", et à cette époque (une bonne dizaine d'années) je pensais qu'il s'agissait d'une sorte de militaires fonctionnaires qui visitaient les fermes et je n'ai jamais pris le temps de me renseigner plus avant. 

En fait il s'agissait des "collecteurs d'impots" . Ouh ! la vilaine profession !

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Les impots ont toujours été la grande préoccupation des peuples et surtout des gouvernements, ce qui tente a prouver que rien n'a vraiment changé sous le soleil !

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Sous l'ancien régime " la ferme générale" est une compagnie privée et privilégiée, chargée de la collecte des "impots indirects".

En tre 1726 et 1790, ses agents sont appelés " Fermiers généraux".

 L'affermage est un mode de recouvrement des impots. Par un contrat appelé bail, le roi concède a des particuliers pour une durée limités le droit de collecter des impots et d'en conserver le produit moyennant le versement d'une somme d'argent appelé " prix du bail".

En 1780, les attributions de la ferme générale seont réduites, puis par un decret du 21 mars 1791, l'assemblée nationale constituante a supprimé la "ferme générale" et ce a compter du 1e avril 1791. ( non ce n'était pas un poisson d'avril !).

Part son organisation, elle correspondait sous l'ancien régime a l'une des formes que prend aujourd'hui " une délégation de service public", exemple à notre époque : le service de distribution de l'eau potable, assainissement  ou bien transport public. Une privatisation avant l'heure en somme.

Dans une telle délégation, l'Etat confie a un organisme privé des missions relevant d'un service public, en l'occurence ici, le recouvrement de certains impots.

Les fermiers généraux étaient ceux qui tenaient " à ferme" ou a "bail" les revenus publics, composés alors principalement des impots suivants :

la taille : est un impot direct sur chaque personne. Le plus impopulaire avec la gabelle.

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le taillon : impot spécial afin de subvenir aux besoins financiers des armées, et comme en ce temps la on se battait beaucoup, les impots de ce genre étaient incommensurables.

les aides : sont des impots indirects prélevés a tous les niveaux de la société sur les biens, les denrées et autres transports, elles seront supprimées en 1789, en 1788 elles avaient rapportées environ 50 millions de livres de l'époque ! Lorsque le seigneur du coin voulait constituer une dot pour sa fille, allez on collectait des "aides", quand il devait partir pour les croisades ou prendre les eaux a Vichy, allez hop, on collecte des aides ! Comment appellerait-on cela de nos jours ? Les taxes sur tout et n'importe quoi !!

La gabelle : taxe sur le sel. Le sel est un monopole royal, il concerne 6 % des revenus royaux !

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l'impot des tabacs : Le monopole des tabacs rapportent a la ferme générale un bénéfice d'environ 6 millions de francs de l'an 2000. Fin du monopole le 24 fevrier 1791, l'assemblée nationale y décréta qu'il serait libre a toute personne de cultiver, fabriquer et débiter du tabac dans tout le royaume...d'où le "Débit de tabac" ! De nos jours le "fermier général des tabacs" se nomme SEITA.

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plombs de scellés de la ferme générale

la dime : est une contribution volontaire (ou non !) en soutien d'une organisation religieuse chrétienne, aujourd'hui : denier du culte.

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le vingtième : est un impot direct touchant l'ensemble de la population dont le montant est 5 % ( le 1/20e), visant a amortir les dettes du royaume. S'ils ont amorti les dettes avec ce 1/20e alors devinez qu'elle est la dette de la France actuellement si certains prélèvements sont a 75%.     !

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les octrois à l'entrée des villes : impot indirect perçu par les municipalités à l'importation des marchandises sur le territoire, tels vin, huile, sucre, café etc.Notre taxe à l'importation actuelle.

Parfois d'origine obscure, les financiers qui prirent ces droits à " la ferme" réalisent rapidement des fortunes immenses qui leur permirent de jouer un rôle politique et social considérable, leur avidité et leurs excès choquèrent l'opinion publique de telle sorte que sur les "Fermiers généraux du bail de 1791" 28 furent exécutés suite au jugement du 28 floreal an 2, 3 emprisonnés et exécutés, 6 autres exécutés lors de procédures annexes et 7 survécurent.

On prenait moins de gants a l'époque !

 

En fait à notre époque, nous avons toujours autant d'impôts, ils ont d'autres noms afin de mieux faire "avaler les pillules" comme l'impot indirect, qui est un impot collecté par une autre personne que celle qui en supporte le coût.

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Les contribuables réels sont les consommateurs qui ont moins l'impression de payer des impots qu'avec l'impot direct.

Aussi les gouvernements qualifient-ils les impots indirects d'impots indolores. Pourtant quand les impots ne seraient-ce que locaux vous tombent dessus, ça fait mal !!

Les conseilleurs n'étant au grand jamais les payeurs, le peuple devra toujours mettre la main au porte-monnaie, et cela même si le porte-monnaie est est plus en plus vide.

Car en vérité je vous le dis, rien n'a vraiment changé sous le soleil !!!

Amen.

 

selma cayol

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 00:00

1905, année importante pour les gens attachés à leurs Eglises, leurs couvents et aussi et surtout a leurs écoles dirigées de mains de fer par des prêtres issus de communautés rigoristes, telles les Jesuites ou les frères Maristes pour les garçons et les religieuses enseignantes venant de plusieurs congrégations pour les filles, et avaient pour mission de brimer les corps pour élever les esprits, surtout dans la religion.

Donc, disions nous en cette année de séparation définitive de l"Eglise et de l'Etat, les inspecteurs généraux font parvenir a leurs instituteurs des directives pédagogiques si dures qu'elles s'assimilent a un vrai réglement militaire. Les gens sont bien déçus, car ils pensaient que l'école publique serait plus souple et protectrice pour leurs enfants afin de les éduquer dans une meilleure ambiance. Hélas, non ! Mais il faudra faire avec !

Pauvres enfants, au berceau déjà coupables de tous les maux. Enfants qu'ils faut dresser afin qu'ils deviennent de bons citoyens, de bons patriotes pour les garçons appellés s'il le faut a défendre leur pays, les filles ne sont pas en reste, on ne leur apprend pas a devenir des femmes libres, non seulement de bonnes ménagères, épouses et mères de famille soumises consentantes ou non.

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Donc, disait la fameuse directive,

L'enfant devra arriver à l'école avec un vêtement propre, ou, tout au moins, très brossé, recouvert d'une blouse pour éviter les tâches. Devra être peu couvert, car le "confort amolli le corps et certainement l'esprit".. il lui faudra un imperméable avec capuchon car il ne doit pas se mouiller. Pas de cols raides ni de corset pour les filles vêtements proscrit par la Commission de l'hygiène des écoles, pas de ceinture, des bretelles. Pas de coiffures de laine, ni de casquette, sauf en hiver. Les filles, interdiction de porter des bonnets qui applatissent les oreilles, de gros souliers ou des sabots pour tout le monde, même la façon de se coiffer est régentée ! La tête rasée pour les garçons, pas de fantaisie pour les filles.

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Peu de chauffage dans les classes ! 17° maximum ont décrété ces Messieurs de la commission ( pas encore européenne !)

Dans les écoles "privées" c'est a dire celles qui sont restées catholiques , un uniforme bien souvent d'un ridicule consommé et si peu confortable ...

Pour éviter que les enfants se rongent les ongles, on leur bagigeonne ces derniers de nitrate d'argent , c'est "préventif" a ce qu'il parait !!!

Le maitre ou la maitresse doit veiller a ce que les élèves aient bien les mains sur le bureau au cas où...

Les garçons et les filles apprennent les bases de l'instruction , lire, écrire et compter. Et pour les filles en plus l'instruction ménagère !

On avait reproché aux écoles des "curés" de "brimer les corps pour élever l'esprit"...dans la religion et la soumission, mais les directives républicaines ont fait exactement la même chose avec d'autres mots et par l'intermédiaire de l'école en faire des esprits malléables conditionnés corps et âmes , bons soldats, bonnes reproductrices.

A ses enfants la "Patrie reconnaissante"... sauf que la Patrie n'était reconnaissante que lorsque les noms de ses enfants étaient inscrits sur les monuments aux morts.

 

L'école a bien changée, tant mieux, mais dans le fond du fond, il y a toujours cette indicible habitude un peu sadique de "brimer les corps pour soi-disant élever les esprits".

J'ai moi-même été élevée dans une institution privée religieuse et je sais de quoi je parle.

Mais, comment dire ? Vive la vie.

 

selma cayol

 

 

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 15:59

Notre grand-père paternel Amand travaillait toute la semaine dans les caves de teinturerie des Ets. Paul et Jean Tiberghien, rue de Paris a Tourcoing, toujours en bleus de travail, les sabots aux pieds pour se préserver du froid et de l'humidité.

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Il attendait le dimanche pour "s'habiller", costume trois pièces et chemise sur mesure ( pas de grands magasins de confectionneurs à l'époque), il mettait sa belle montre a gousset, sa belle cravate, ses souliers bien cirés et son canotier à la belle saison. A son revers les petits rubans des médailles militaires, prenait sa canne et allait " au débit".

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Ce débit, c'était un grand café qui faisait le coin de la rue d'Alsace où il habitait et la rue de Paris où il travaillait, on y buvait, jouait aux cartes, aux dés, on pouvait même y "retenir" des journaux et autres magazines de "lectures" pour dames. 

Le dimanche midi, c'était l'apéritif ( on ne disait pas encore "l'apero"), ça discutait ferme, de politique, du travail, des bruits qui venaient d'Allemagne et que l'on écoutait a la radio. Pas de femmes, du moins pas encore, même la patronne ne se montrait pas, sauf celles qui venaient retirer Madrigal, Bonnes soirées, les veillées des chaumières ou autres Nous deux et Confidences. On y achetait des billets de la loterie nationale, du tabac, des cubes de petit gris,de rares cigarettes et des cartes postales.

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Vers cinq heures du soir, mon grand père allait faire sa partie de cartes avec ses voisins, camarades de l'usine ou de jardin ouvrier. Puis vers sept heures il rentrait chez lui, a l'autre bout de la rue.

Il était content, il connaissait bien les buralistes, un couple avec leur fils René.

Plus tard dans les années 50, nous les enfants, on allait chercher les journaux ou le tabac chez "René et Paul du débit". René se tenait souvent sur le pas de la porte du café revêtu de sa grande blouse blanche...je n'ai jamais su leur nom de famille.

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Magrand mère et ma tante Malou les fréquentaient beaucoup, ils étaient voisins en quelquesorte, ma tante allait y lire Detective que son père ne voulait pas lui acheter !

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De temps en temps, ils se "visitaient" en amis, plus qu'en clients, et allaient "boire une tasse" de ce café noir et fumant que l'on passait doucement à travers la "chaussette" et l'on tenait au chaud sur un coin de la cuisinière.

 

Que de souvenirs !

selma cayol

 

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 00:41

Quand mes soeurs et frères étions tous dans notre "jeunesse" et que le temps était " au beau"  (eh oui, même dans le nord le temps peut être "au beau"), nos parents nous emmenaient les dimanches en promenade. A cette époque, pas encore de grandes cités, ni de lotissements, ni de bétonnage acharné de notre ville. Donc nous arpentions d'un pas nonchalant la "campagne" environnante, et elle était vaste et belle cette campagne, avec ses petits bois, ses chemins, ses fermes. En fin d'après-midi, notre "grand tour" terminé, nous arrivions "fourbus mais contents", comme Yves Montand à bicyclette, à un estaminet, un café dirait-on maintenant, où l'on pouvait se rafraichir, se reposer et surtout admirer les magnifiques coqs de combat aux couleurs resplendissantes ainsi que les grandes volières remplies de "coulons" (pigeons voyageurs).

Les coqs étaient dans de grandes cages, ils sont très agressifs, c'est dans leur nature, un jour Monsieur Beckaert le patron mit un miroir devant la cage, le coq, croyant a un intrus a bondi sur le miroir, un seul mâle dans la cage, comme un seul coq au poulailler.

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Les combats de coqs étaient d'une violence extrème, notre mère nous interdisait de regarder ça, mais en ce temps là, la vue de la violence animale n'avait pas le même impact que de nos jours. J'avoue qu'aujourd'hui, je n'irai jamais revoir de genre de combats.

Les coqs ont une tendance naturelle a se battre entr'eux et les combats aussi anciens que la domestication du coq sauvage " gallus gallus" ! ils furent domestiqués en Asie pour leurs qualités belliqueuses, la pratique a vite envahie l'Europe grace aux grecs, romains et autres phéniciens.

Les combats se passent sur des aires dites " gallodrome". La pratique est désormais interdite. En France, elle est autorisée dans les localités où la tradition est ininterrompue depuis ses origines, il reste donc une vingtaine de gallodromes dans le Nord-Pas de Calais, ainsi qu'en Gouadeloupe, à la Réunion et a Cuba.

Faire se battre les coqs était aussi dans les temps plus anciens une manière de régler ses comptes avec autrui, sans risquer d'estropier un membre de la communauté.

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Pour activer un combat dit "de vitesse", on attachait un ergot artificiel à la patte de l'animal, sorte de pointe ou de lame d'environ 4 a 5 centimètres, je pense que ma soeur en avait récupéré un lors du décès de notre père, notre mère ne voulant pas garder cela chez elle. Un coq mort était vendu pour faire du "coq au vin", la chair très ferme étant longuement macerée dans le vin. Nous n'avons plus jamais mangé de coq au vin.

 

Dieu merci, il existe aussi dans cette région du nord et dans toute la France un autre genre de sport " la Colombophilie" et ses adeptes, les colombophiles, plus communément appelés " les coulonneux" !

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Ils élèvent avec amour des pigeons voyageurs pour les faire concourir. Ils sont bagués 8 a 10 jours après leur naissance.

A chaque concours, on commence par enloger les pigeons, c'est a dire les mettre dans des paniers spéciaux, on les enregistre, puis ils sont transportés dans des paniers plombés avec leur numéro - " attention, c'est sérieux comme concours"- et dans un camion expédiés vers le lieu du lacher. On enregistre les numéros et hop, on les délivre, gagne le premier qui revient le plus vite a son colombier.Les tricheurs sont sévèrement punis.

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Il existe une fédération colombophilie qui a son siège a Bruxelles.

Beaucoup de "pépés" que je connaisais avaient des pigeons de concours " des coulons", ils tenaient leurs réunions dans les cafés de leurs quartiers.

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Dans ma ville natale il y a même une rue " des coulons".

Ce n'est pas plus ni moins bête que de jouer au foot ! 

Mis a part ces concours, qui sont un loisir, les pigeons voyageurs eurent leurs heures de gloire pendant la Grande Guerre. Un monument a été élevé a Charleroi en honneur du "pigeon soldat", il y en a un aussi a Lille devant le jardin zoologique.

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Le pigeon soldat, valeureuse petite bête qui par son intelligence, son sens inné de l'orientation et certainement, pourquoi pas, son sens du devoir, a sauvé beaucoup de vie.

 

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Si un jour on vous traite de "pigeon" prenez le comme un compliment.

 

selma cayol

 

 

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 00:00

Mardi 28 février 1792, c'est encore l'hiver, froid et ensoleillé, comme les hivers marseillais. Françoise sort de chez elle, son panier n'est rempli que de feuillages et de quelques légumes, la saison n'est pas aux jolies fleurs et encore moins en ces temps troublés, où certains considèrent que de vendre des fleurs est une insulte a l'esprit du peuple, à l'esprit révolutionnaire.

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 Le coeur n'y est plus. Tous ces changements ne sont pas très bons pour le petit commerce de rue. Plus de jolis bouquets pour les dames et les demoiselles, disparue la galanterie des beaux messieurs du Cours.

Il n'y a que grossièretés, violences et ces femmes qui courrent dans les rues insultant les passants, le couteau à la ceinture, le sabre à la main. Françoise ne comprend pas, tout cela lui fait peur, elle pense qu'on peut se révolter, mais pas en massacrant ceux qui étaient encore hier des voisines, des amies.

Où est l'insouciance de notre belle ville, les promenades sur le port, dans les jardins des Bastides, plus rien, que de la désolation.

Qu'allons-nous devenir ? Cette révolution que va-t-elle changer dans notre vie de tous les jours ? La Liberté qu'ils disent, mais ici à Marseille, nous sommes libres, depuis toujours... Et Toussaint mon époux, il sera toujours marin, ni plus, ni moins. Mon dieu comme tout cela est triste...

Marchant vers le centre de la ville, elle aperçut un attroupement d'hommes et de femmes qui fêtaient bruyamment la victoire sanglante des troupes révolutionnaires contre les gardes-suisses d'Aix. Ces troupes s'étaient comportées comme des brigands, ce dont elle fit la remarque aux badauds les plus proches.

Immédiatement les insultes fusent, comment ose-t-elle critiquer la victoire de nos valeureux patriotes !

Aussitôt surgissent du groupe deux femmes enragées, ivres de fureur, la rage au coeur et les yeux en feu, qui lui reprochaient de traiter de brigands sanguinaires leurs vénérés soldats !

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A mort, a mort, pendons la... lui arrachant son panier, elles l'attrapent par son tablier, lui arrachent sa belle coiffe si patiemment brodée, l'une d'elles Thérèse Caval dite " la cavale", toujours le sabre à la main, et menant en maîtresse des farandoles de joie après chaque tuerie, matrônne imposante aux allures d'ogresse, elle lui saisi les cheveux et la traîne vers un arbre aux branches propices au supplice, son amie Elisabeth Taneron dite "la fassy" lui prete main forte, la troupe se renforce, les cris "A mort" de la foule enragée met en alerte les officiers municipaux qui sortent de la Mairie pour tenter de délivrer la pauvre Françoise, ils sont impuissants et la malheureuse bouquetière en sang et les vêtements en lambeaux est saisie violemment, on lui passe une corde au cou, mais la branche casse, elle se sauve, tente de sauver sa vie en allant se réfugier dans les latrines de l'Hotel de ville, peine perdue, les cris, la vue et l'odeur du sang décuplent la folie ambiante, la cavale et quelques acolytes sans aucun scrupule arrivent enfin a se saisir de la pauvre fille et avec une brutalité inouie la pendent a une branche bien solide, en la tirant par les pieds afin de s'assurer qu'elle soit bien morte.On la laissera tout le jour, puis son corps fut jeté sur le pavé.

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Ainsi se termine la vie de Françoise Cayol dite " la Cayole" , victime de la folie populaire et aussi un peu de ...la légèreté de ses propos.

 

Attention des oreilles ennemies vous écoutent , et vous en coûtent.

Après la chute de Robespierre, le 9 Thermidor an II, les deux tortionnaires sont incarcérées a Aix-en-Provence. Le 11 mai 1795 elles y seront affreusement massacrées avec 26 autres détenues par des "sabreurs marseillais" au service des forces royalistes.

La vengeance fut terrible.

 

selma cayol

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 14:47

Auguste Macaire SORGE et Marie-Thérèse ARDIES tous deux nés a Lille de parents qui venant de GAND en Belgique avaient choisi la France pour y fonder leurs familles, étaient voisins, habitant dans la même rue d'Austerlitz et dans la même courée "la cour Constant" , ils se connaissaient bien, ils se fréquentèrent et le 1er décembre 1894, vint au monde un petit Gaston Louis qu'ils légitimèrent lors de leur mariage le 18 septembre 1897. Il est alors "rattacheur" et elle "bambrocheuse" sans doute dans la même usine textile.

Le 31 mars 1899, Suzanne Eugénie (ma grand mère paternelle) montre le bout de son petit nez. Hélas, la pauvre petite ne connaitra pas sa maman, ou si peu, car prise d'un "chaud et froid"(pneumonie) comme on disait à l'époque, dans ces maisons mal chauffées, décèdera le 12 décembre 1901, elle n'avait que 27 ans, et Suzanne 2 ans et 9 mois.

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Leur père ne tardera pas a se remarier, il faut une femme pour s'occuper des enfants, il épouse donc une gentille jeune femme Maria de RAEDT qui effectivement s'occupera bien d'elle, car elle s'en souvenait, bien qu' étant petite.

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En 1903, Maria donne naissance a Robert, un enfant chétif qui mourra dans son jeune age, vite suivi par sa mère.

Gaston a 12 ans et suzanne 7ans environ, ils sont confiés a leurs grands parents André et Mathilde ARDIES.

Plus jamais on n'entendra parler de Auguste Macaire. Mathilde préfèrera dire aux enfants que leur père est mort. C'est d'ailleurs ce que déclarera Gaston lors de son recrutement en 1914. Les enfants sont bien élevés, et Suzanne ira même à l'école jusquà ses 18 ans et apprendra l'anglais.

La guerre éclate et Gaston doit partir, grand déchirement pur ces deux enfants très fusionnels, la mort prendra Gaston en septembre 1918, disparu a jamais sur le front, on ne retrouvera jamais son corps. Suzanne le chérira a jamais.

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En 1959, alors que mon grand père vient de mourir, elle a besoin de "papiers administratifs" pour sa retraite, ne sachant pas où son père est décédé, on lui conseille de demander l'acte de naissance de celui-ci, où elle pourra lire son éventuelle date de décès. Sur cet acte de naissance il est effectivement mentionné qu'il est décédé en 1952 à Charleroi en belgique ! Il n'était donc pas mort comme l'avait dit sa grand mère. Il avait donc refait sa vie en Belgique.

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L'acte de décès arrive, mais comme a cette époque sous la forme d'un formulaire manuscrit sans aucune mentions marginales, seulement le necessaire. L'affaire est classée.

En 1980, ma grand mère est décédée depuis 8 ans et ma tante décide de ranger ses papiers, puisqu'elle aussi est a la retraite, et retrouve l'acte de naissance en question , la curiosité aidant et sachant que je fais des recherches sur la famille, elle me donne l'acte et je m'empresse de demander l'acte de décès dans son intégralité et là ! grande surprise... l'acte de décès avait pour déclarant " Albert SORGE, 34 ans fils du décédé"... stupeur dans la famille, un frère, un oncle, un grand oncle dont nous n'avions jamais entendu parler nous arrivait comme ça sans s'annoncer.

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Après d'autres recherches auprès du consulat de Belgique, il s'est avéré qu'Auguste avait la connaissance d'une veuve en belgique Rose Eugénie Marie Cécile GIOGANTI veuve de Jean Baptiste Gillain MILAIRE + le 10 juin 1914.

Albert Georges SORGE né à Charleroi le 2 aout 1917, était son fils naturel reconnu.

Ma grand mère qui toute sa vie a pleuré son frère adoré, son unique frère, avait un autre frère Albert, dont elle ignora l'existence et dont la connaissance j'en suis certaine aurait comblé ce manque affectif fraternel qui lui pesait tant.

D'autres recherches plus tard nous apprirent que Albert était mouleur habitait à Courcelles  et que le 13 janvier 1938, il avait opté pour la nationalité belge.

Nous n'avons jamais réussi a retrouver Albert, ni même savoir s'il avait une famille, des enfants.

 

Ce qui nous apprend que les "mentions marginales" ont une grande importance, et que si elles n'étaient pas oubliées par un employé pas très zélé, elles auraient pu changer l'existence de bien des gens.

Mais c'est la vie...

 

selma cayol 

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