Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 15:07

 

Katherine Cameron est ce que l'on appelle en Grande-Bretagne notre "sister-in-law" depuis plus de 30 ans elle fait partie de notre famille, et notre mère la considérait comme sa troisième fille.

Elle est née en 1939 a Inverness et passa son enfance a Culloden, le site de le défaite finale de l’armée Jacobite de Prince Charles Edward Stuart.

clan-taties-2.jpg

Clan Cameron


Son éducation à la Inverness Royal Academie fut suivie de plusieurs années comme Assistante a la Recherche a l’University of Edinburgh.
Elle alla ensuite à Birmingham, au début des années 70s, ou elle obtint son diplôme d’enseignante. Après plusieurs années dans les salles de classe de Birmingham, le " Call of the North " triompha et elle revint à Inverness.
Sa passion de jeunesse pour l’Histoire des Highlands fut réveillée, et elle canalisa son expérience de l’Enseignement et de la Recherche dans des projets d’Histoire Locale, tout en étudiant pour une Licence de Littérature.
Katherine vit à la campagne où son bonheur est de cueillir des fruits sauvages et des champignons, et visiter les sites historiques, et…écrire ses souvenirs.

 authors2.jpg

 

C’est en 1942 que ma famille s’installa dans une maison située sur le champ de bataille de Culloden. Près de ma chambre, où, enfant je dormais paisiblement, quelques 200 ans plus tôt Gentle Donald Cameron of Lochiel fit avancer l’aile droite de l’armée Jacobite de Prince Charles Edward Stuart dans la direction des forces du Duke of Cumberland.
Mais, en 1942, les batailles de la 2me guerre mondiale étaient notre réalité.
Un jour, comme je rampais jusqu'a l’orée de notre jardin encore sauvage, je tombais nez a nez avec un guerrier " moderne ", en manœuvres. Je n’ai pas eu peur, car les uniformes, les fusils et les tanks faisaient parti de notre vie quotidienne.
Le soldat, amusé, me ramena a la maison et me donna même une barre de chocolat !
Sur la terre de Culloden, de nouveau, marchaient des soldats. Mais les morts d’il y a 200 ans dormaient paisiblement, sous le sol, a l’ombre d’un « cairn » élevé a leur mémoire.


plaquevert.jpg

Une paix troublée fut restaurée dans la monde, je grandi, et la signification historique de Culloden, ou je vivais, devint de plus en plus réelle pour moi.

Les histoires au sujet du " King across the water " et les chansons nostalgiques qui aspiraient au retour de Prince Charlie ont éveille ma curiosité sur la nature et la raison de la Rebellion Jacobite.
La fierté d’appartenir a un Clan était une part naturelle de moi-même, mais je voulais savoir ce qui c’était vraiment passe a Culloden.
Pourquoi cette cause fut-elle si fortement supportée ?
Consciente de la violence des guerres, j’ai voulu savoir pourquoi le Chef de mon Clan, connu pour sa gentillesse, choisit d’aller se battre, suivi de ses Clansmen, et cette cause valait-elle bien toutes ces souffrances ?

Les écrits sur la bataille du 16 avril 1746, soulignent la cruauté du fils du roi George II, le Duke of Cumberland, spécialement pour son traitement des Highlanders après la bataille.
Victorieux, il n’a montre aucune pitié pour les vaincus, ce qui lui a valu le surnom de " Butcher " (boucher). Le gouvernement Britannique se vengea aussi de la Rebellion.
Le language Gaelic fut interdit, ainsi que le costume national le kilt  et le port d’armes. Du Prince au plus humble des Clansmen, tous ceux qui prirent part dans la Rebellion furent poursuivis, et, si appréhendés, fusillés, ou emprisonnés et transportés dans les colonies.
Les terres des « Chiefs Jacobites », dont Gentle Lochiel, furent confisquées. Le Prince et plusieurs Chiefs durent s’enfuir, et s’exilèrent en France.

Bien sur, dans ma jeunesse, quand des amis venaient passer la soirée, il y avait des discussions et des plaisanteries entre ceux dont le Clan s’était battu pour le roi George et ceux dont le Clan s’était battu pour Charlie, mais dans les rires il y avait de la tristesse.
Nous savions tous, dans nos cœurs, que le 16 Avril 1746, une manière de vivre avait disparue a jamais. Cette manière de vivre dont Lochiel et ses Camerons et les autres Clansmen et leur Chiefs s’étaient battu pour préserver.

_72133820_culloden_cameron.jpg

Le "cairn" à la mémoire du clan Cameron

 
Cette perte de ce qui fut vous pouvez la ressentir en regardant les eaux sombres et profondes d’un lochan, ou en écoutant le piper jouer un lament (lamentation) a la commémoration annuelle des morts de la bataille de Culloden.

Il est raconte que Gentle Lochiel était en train de planter de jeunes arbres, des hêtres, au long d’une avenue sur ses terres, quand un messager arriva et l’informa que le Prince avait touche terre a Moidart, accompagne de 6 hommes et qu’il souhaitait le voir.
Les hêtres furent abandonnes dans leurs tranchées, mais poussèrent quand même, et cette avenue maintenant porte le nom de " The Dark Mile " (la sombre avenue).
Après sa rencontre avec le Prince, Lochiel rassembla ses Clansmen. Après Culloden, Lochiel ne revit Achnacarry Castle, son domaine, mis à feu par les Red-coats, qu’une seule fois, avant de finir sa vie en exil en France.
Pourquoi Lochiel, un homme d’expérience, âgé de 48 ans, risqua tout ce qu’il avait pour le roi James, qui vivait a St-Germain-en-Laye, en France, le " Stuart across the water " ?
Sûrement, s’il avait persuade le Prince d’être patient, d’attendre, les chances de succès auraient été plus grandes.

De même qu’il y avait 2 rois impliques dans cet épisode crucial dans l’histoire des Highlands, je crois qu’il y avait aussi 2 "chevaliers", chacun d’eux sur de la justice de son point de vue.
L’un était Lochiel, l’autre était Duncan Forbes of Culloden, Lord President of the Court of Session (the Scottish Judiciary), qui dissuada beaucoup de Chiefs de prendre le parti du Prince.
Lochiel et Duncan Forbes représentaient 2 points de vue très différents de ce qu’était, ou deviendrait, la vie dans les Highlands.
Gentle Donald of Lochiel supportait la manière de vivre traditionnelle, une société dans laquelle le Chief et le Clan occupaient un territoire spécifique qui subvenait a tous leurs besoins.
Tandis que Duncan Forbes, lui, avait conscience que cette facon de vivre ne pourrait continuer pour toujours.
Une cinquantaine d’années après la mort de Lochiel, un autre groupe de 7 hommes se rassemble a Inverness, pour discuter, non de Rébellion, mais d’une usine textile qui emploiera plus de mille personnes.
Une cinquantaine d’années après la mort de Lochiel, au sud de son territoire, fut coupée la première motte de terre pour la construction, de toute la longueur du Great Glen (la grande vallée), du Caledonian Canal.

Apres Culloden, les Highlanders furent disperses au nom du progrès agricole et industriel. Le monde traditionnel de Lochiel change rapidement et la loyauté à la cause des Stuarts disparut peu a peu.
Apres la défaite de Culloden et sa fuite en France, Lochiel reçu, par le roi de France, le commandement d’un des Régiments Ecossais de France.
Il mourut en exil, en 1748, la tradition dit d’un cœur brise. Il fut enterré dans le cimetière Protestant de Sancerre, l’endroit exact n’est pas connu, car il n’eut pas de pierre tombale.
Deux autres membres de sa famille perdirent leur vie - Le Père Alexander Cameron, aumônier catholique des Cameron Troops, mourut en prison, et Docteur Archibald Cameron, médecin, fut pendu a Tyburn, Londres en 1753. Tous deux frères de Lochiel.
A la mention de Gentle Lochiel bien des Camerons redressent la tête, par fierté et respect pour sa lutte pour les Highlands traditions et sa loyauté a la Maison Royale des Stuarts, en dépit des offres de pardon de Cumberland et King George.

Apres ce tribut a notre Chief, je me permets d’ajouter une petite anecdote amusante.
Mon oncle Jimmy, on m’a raconte, fut employé comme extra dans un film muet sur Prince Charlie (Mary Pickford dans le rôle de Flora MacDonald...) dans les annees 20 ou 30. Il était alors au chômage du a la Depression, et 10 shillings pour une
journée de travail (l’équivalent d’une semaine de paie) était une fortune !
Les soldats de la caserne d’Inverness étaient employés dans le rôle des Red-coats et les gens des alentours étaient les troupes de Charlie.
Ils se battirent si bien, Jimmy et ses compagnons, les Jacobites, qu’ils gagnèrent la bataille !!!
L’histoire renversée ? Ou, brûlaient-ils encore, dans leurs cœurs, du désir de vaincre les Red-coats ?
Toujours est-il que les extras durent revenir le lendemain pour " rejouer " la bataille... et la perdre.
Mais mon oncle Jimmy rentra chez lui avec 20 shillings dans sa poche et la satisfaction d’avoir battu les Red-coats !

Katerine Cameron

 

selma cayol

Partager cet article
Repost0

commentaires